(LIMA) - Vous le savez peut-être, les discussions de la COP20 se sont terminées plus tôt ce matin à 3 h 30. L’entente a été conclue en quelques secondes après la pause qui a permis aux délégations des pays d’examiner un nouveau texte soumis par le président juste avant minuit. Il avait alors suspendu la séance et donné une heure aux parties pour lire la nouvelle ébauche. La décision finale du GPD a quatre pages. On ne devrait pas la considérer comme une nouvelle entente sur le climat, mais en tant que document de travail de douze mois qui nous mènera à la COP21.
Le nouveau texte assouplit certains aspects importants pour refléter les graves préoccupations des pays en voie de développement selon lesquelles la décision de Lima ne doit pas affaiblir la convention-cadre de 1992. Le texte a amélioré le langage utilisé à propos des actions à prendre avant 2020 et de l’atteinte de tous les engagements précédents pour réduire les émissions.
Cela dit, le texte est quand même faible.
Après une heure à lire et à analyser le texte, le président, qui est le ministre de l’Environnement du Pérou, Manuel Pulgar-Vidal, a ouvert la séance plénière et (en quelques secondes) a annoncé qu’il y avait consensus dans la salle et que le texte était adopté. Des applaudissements frénétiques ont suivi, alors que les activistes sur le climat étaient en état de choc et de stupeur.
Dans l’ensemble, je pense toutefois que la décision de Lima est mieux que rien. La menace des États-Unis de se retirer des discussions et de trouver d’autres forums pour négocier les actions à prendre sur le climat était une douche froide subtile. Peut-être que c’était encore plus saisissant à cause de sa subtilité. Nous devons garder le processus multilatéral en mouvement. Ce texte fait cela, mais sans l’élan dont nous avons besoin.
À partir de maintenant jusqu’à l’an prochain à la COP21, nous devons garder le cap sur le climat. Nous devons exiger que le Canada respecte le faible engagement pris par Harper à Copenhague. Nous devons insister pour que le Canada respecte l’objectif convenu pour tous les pays développés en soumettant avec l’ONU nos engagements à propos du nouveau traité pour qu’il satisfasse toutes les parties à Paris -- et que le tout soit fait durant le premier trimestre de 2015. Nous ne pouvons laisser le thème sur le climat disparaître encore et n’être traité par les médias qu’au début d’une Conférence des Parties à Paris hyper tapageuse.
Et en premier lieu, nous devons faire en sorte que le réchauffement climatique soit un enjeu électoral. Pour ceux d’entre vous qui ont suivi ces discussions, en lisant mon blogue en l’absence d’une couverture médiatique des grands journaux au Canada, je vous remercie. Exprimez vos commentaires à ce sujet dans vos journaux locaux. Écrivez des lettres d’opinion sur cette importante conférence et sur la nécessité d’avoir une couverture approfondie d’un tel événement. Faites-nous part de vos attentes envers le gouvernement à la COP21. Trouvez des moyens de véhiculer vos pensées et vos préoccupations à propos de tout ce qui vous interpelle.
Ensemble, nous pouvons faire en sorte que le prochain traité soit le grand moteur de l’économie mondiale et que tous les gouvernements entament une transition rapide vers d’autres sources d’énergie que les combustibles fossiles. Ce moment nous permettra de réfléchir comme le ferait une famille. Nous devons tirer le meilleur parti possible de 2015.
Je vous souhaite de très joyeuses fêtes et je vous remercie de m’avoir suivie à Lima.