(OTTAWA) - Même en faisant du porte-à-porte dans ma propre circonscription, les gens me posent des questions sur Mike Duffy et Nigel Wright. Ce procès est présent partout. De nombreuses personnes m’ont demandé s’il y a un endroit où aller pour avoir les informations essentielles sur ce sujet. Bon. Allons-y!
Le 21 décembre 2008, Stephen Harper a annoncé la nomination de 18 nouveaux sénateurs, en une seule journée. C’était sans précédent. La liste comprenait trois sénateurs qui ne vivaient pas au bon endroit en vertu des exigences de la Constitution. Patrick Brazeau ne vivait pas au Québec, Mike Duffy n’était pas un résident de l’Île-du-Prince-Édouard, comme l’exigeait la Constitution, et Pamela Wallin ne vivait pas dans sa province natale, la Saskatchewan.
Il était alors probable que cette confusion tourne mal. La saga sans fin de Mike Duffy n’est en fait que des règles qui ne sont pas respectées, des coins coupés ronds et l’influence corrompue du bureau de Stephen Harper.
Regardez à quel point le discours de Stephen Harper a changé. Tout d’abord, Stephen Harper disait que Mike Duffy avait remboursé l’argent. Puis, le réseau CTV apprenait que les 90 000 $ utilisés par Mike Duffy pour rembourser ses dépenses venaient des fonds privés du chef de cabinet de Stephen Harper. Initialement, il s’est porté à la défense de Nigel Wright. Et puis le 19 mai 2013, Stephen Harper faisait la déclaration suivante : « C’est avec beaucoup de regret que j’ai accepté la démission de Nigel Wright à titre de chef de cabinet. Je souhaite remercier Nigel pour sa formidable contribution à notre gouvernement au cours des deux dernières années et demie. »
Mais l’affaire a continué à faire les manchettes. En octobre, Stephen Harper avait changé son discours. Soudainement, Nigel Wright n’était plus l’employé modèle qui agissait, selon ses dires, dans l’intérêt public. Le ton de voix utilisé par Stephen Harper lorsqu’il a parlé de cette affaire et de Nigel Wright au Parlement s’est transformé comme si l’ancien chef de cabinet avait été pris en flagrant délit et qu’il avait été démis de ses fonctions à juste titre. Le 29 octobre 2013, Stephen Harper a fait la déclaration suivante durant la période de questions : « Dans notre parti, une seule personne est responsable de ce complot : M. Wright. Il l'a d'ailleurs admis. M. Duffy s'est fait rembourser indûment des dépenses inadmissibles totalisant 90 000 $. Il s'est fait dire de remettre l'argent. Il s'est engagé à le faire, et, par la suite, il a déclaré publiquement l'avoir fait. Mais cette histoire a été fabriquée par M. Duffy et M. Wright. Par conséquent, M. Wright n'est plus rémunéré avec les deniers publics… »
Il y avait donc une personne dans le bureau du premier ministre qui savait, l’ancien chef de cabinet honni Nigel Wright, jeté sans ménagement en dehors des rangs conservateurs. Personne d’autre.
Mais le procès Duffy a mis en lumière une série de courriels et d’anciennes déclarations à la GRC qui impliquent de nombreuses personnes dans le bureau du premier ministre, notamment son ancien conseiller juridique, Benjamin Perrin, et son chef de cabinet actuel, Ray Novak.
La semaine dernière, le 14 août 2015, Stephen Harper avait encore changé sa version des faits. Qui savait ce qu’avaient fait Mike Duffy et Nigel Wright? Une personne ou deux? Cinq ou dix? Stephen Harper dit maintenant que la vaste majorité de son personnel pensait que Mike Duffy avait utilisé son propre argent pour rembourser sa dette. (« C’est ce que la majorité de notre personnel croyait. »)
Depuis, Stephen Harper a fait semblant qu’il avait congédié Nigel Wright (ce qu’il n’a pas fait). La question des médias, aussi posée par des chefs de partis, est la suivante : « Congédierez-vous Ray Novak? »
Nous ne savons pas si Ray Novak a menti à son patron. S’il l’a fait, il est étrange que son patron le garde. Il est fort probable que Ray Novak est, comme Nigel Wright et les autres avant lui, un loyal soldat préparé à se faire sacrifier pour protéger le chef pour ses propres actions.
La personne qui devrait être congédiée, c’est Stephen Harper.