Cette journée était la deuxième de la COP, mais notre première des négociations. Les dirigeants de la planète sont retournés dans leur pays. (Mon ami Kennedy Graham qui est un député vert de la Nouvelle-Zélande a fait remarquer dans son blogue aujourd’hui que nous n’avons pas réellement les « dirigeants de la planète » – seulement les chefs de diverses nations.)
L’endroit a semblé moins effréné, moins frénétique, et les négociations ont pris le rythme plutôt lent qu’on leur connaît bien. Pour la partie du texte que je suis – le Groupe de travail ad hoc sur la plate-forme de Durban (GTAH) – aucun pays ne voulait donner son accord même au plus petit changement. Avec les tensions politiques dont le point critique approche dangereusement après que la Turquie a abattu un avion de chasse russe, les négociateurs russes et turcs se sont traités mutuellement avec une diplomatie courtoise alors qu’ils se sont affrontés sur un texte optionnel entre crochets.
Un moment fort aujourd’hui a été la preuve d’une nouvelle ouverture lorsque la ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, a eu des échanges avec de nombreux groupes canadiens environnementaux, éducatifs, syndicaux, religieux et de jeunes ici à la COP. Ils ont posé des questions claires et la ministre ou le négociateur en chef du Canada ont tenté de leur répondre. La ministre s’est excusée de devoir retourner à Ottawa pour l’ouverture de la législature, mais elle a promis que les fonctionnaires tiendraient des séances d’information en son absence. Ce qui signifie qu’en deux jours de COP, Catherine McKenna a tenu exactement un nombre incalculable de séances d’information de plus pour la société civile que tout autre ministre au cours des dix dernières années. (En supposant que mes calculs sont bons et qu’une réunion en deux jours est un nombre incalculable de fois de plus qu’aucune en dix ans.)
Mais cette bonne ambiance ne suffira pas. Nous (les députés de l’opposition et la société civile) surveillerons ces négociations exigeantes ligne par ligne du texte provisoire pour nous assurer que notre nouveau gouvernement fait des pressions pour en arriver au meilleur traité possible.
Le degré de professionnalisme et la connaissance approfondie du texte provisoire ont démontré la façon exacte dont la société civile canadienne qui s’est bien préparée est prête à exiger un traité rigoureux.