Quelques milliers de gens et moi avons passé une
nuit blanche ici à Durban. Nous en sommes arrivés à un accord. Cet accord
stipule maintenant que nous procéderons à une relance du Protocole de Kyoto.
Certains des aspects qu’il contient sont positifs, comme le fait qu’il prenne
effet immédiatement après la fin de la première phase du Protocole de Kyoto,
soit au début de l’année 2013. Il s’étendra sur 5 ou 7 ans, mais cela n’a pas
encore été établi.
Il y eut beaucoup de négociations à savoir si
cet accord sera juridiquement contraignant ou non. Tous comprennent qu’il était
important qu’il le soit, mais le risque, particulièrement pour les pays en
développement, est qu’un accord juridiquement contraignant pourrait imposer un
fardeau trop lourd aux pays pauvres qui ont contribué dans une moindre mesure
aux émissions.
Le langage du compromis en est un qui ne connaît
pas de certitudes. Ce que nous avons est la certitude que le Canada et les
États-Unis ne contribuent pas à la solution. C’est véritablement l’Union européenne
qui a mené le bal et qui a pris de nouveaux engagements. L’Inde, la Chine,
l’Afrique du Sud et le Brésil ont contribué davantage aux négociations que le
Canada.
Au cours des 8 heures qu’a duré la soirée-pyjama
de négociations à Durban, le Canada n’a pas pris la parole une fois. À
l’exception du Canada et des États-Unis, le reste du monde saisit la véritable
urgence d’un repositionnement de l’économie en matière énergétique. Ici, à
Durban, l’Union européenne a mené le bal. L’Inde et la Chine ont participé. Le
Canada et les États-Unis ne l’ont pas fait. Voici donc mon bilan final :
La conférence de Durban a nécessité beaucoup de
travail et a finalement fait un pas en avant considérable en matière de lutte
aux changements climatiques, bien qu’elle ait laissé plusieurs questions sans
réponse. Le Canada a été pris à partie, et pour cause, par les jeunes, par
l’Inde et par son obtention d’un prix Colossal
Fossil. Se retirer du Protocole de Kyoto est un pas dans la mauvaise
direction et est devenu (ou plutôt deviendra) un cadavre dans le placard du
Canada.
Merci Durban et bonne chance au monde! Canada,
tu es condamné à vivre avec les conséquences de tes actes.
Bien
à vous, d'un scientifique et politicien du Nord nord-ouest en direct du Sud
sud-est,
John
Streicker
P.-S. La ville de Durban est charmante, mais ces
gigantesques et chaotiques conférences annuelles ne me semblent pas être
renouvelables.