L’« antiélectrice »

Elizabeth May

L’autre jour, je discutais avec une partisane des verts de la circonscription de Barrie.  Elle m’a dit que mon livre l'avait convaincue de s'engager à nouveau en politique et m'a surprise lorsqu'elle s'est décrite comme une « antiélectrice ». C’était pour moi un nouveau terme. Et il me semble approprié.

Rick Mercer écrivait dans le Globe de dimanche dernier qu’il avait rencontré un pêcheur qui ne lancerait pas une bouée aux chefs des trois vieux partis s'ils étaient en train de se noyer près de sa jetée à Lunenburg. Il s’est ensuite demandé : « Comment est-il possible de voter pour une personne à qui je ne voudrais même pas lancer une bouée? »

Voilà le problème. Le vote pendant une élection ne se résume pas à « leur » lancer une bouée. Il concerne plutôt votre droit de choisir le député qui, selon vous, pourra vous en lancer une.

Avec cette culture de politique partisane atteignant de nouveaux sommets, les élections doivent cesser de traiter des politiciens pour se concentrer plutôt sur les électeurs. C’est une entrevue de sélection complexe qui ne doit pas être centrée sur les chefs des partis, mais plutôt sur les politiques, les approches et la volonté à travailler en équipe au sein de ce qui sera probablement (assurément?) un autre parlement minoritaire.   

Essayons d’imprégner le vote d’un sentiment de participation. Voici de nouveaux slogans : « Votez pour leur dire que vous êtes furieux et que vous ne tolérerez rien de plus! »  « Votez pour montrer aux politiciens qui vous abandonnent que vous pouvez aussi les laisser tomber. »

J’ai entendu beaucoup trop de personnes me dire qu'elles ne votaient plus, car cela ne fait que « les » encourager. Nous devons rapidement montrer aux électeurs que le fait de ne « pas voter » ne punit pas les politiciens qui les abandonnent. Au contraire : cette action les récompense. Ils veulent que vous restiez à la maison. Il est clair que la stratégie des conservateurs pour l'élection de 2008 a été conçue pour décourager la participation électorale. Il est donc temps, pour les électeurs canadiens déprimés, de riposter. Sortez et votez pour la personne en qui vous croyez vraiment et découvrez si être un « proélecteur » apportera de meilleurs résultats.