Le compte à rebours avant le rallye de Copenhague

Elizabeth May

Je reviens tout juste d’un « rallye intérieur » sur les changements climatiques. Je suis encore ébranlée par l’effusion d’énergie et par les gens qui se sont mobilisés en ce lundi pluvieux à Victoria. 

Plus de 1 000 personnes se sont rassemblées au Victoria Conference Centre pour écouter Andrew Weaver, Guy Dauncey, les chefs du mouvement jeunesse sur le climat (Jamie Biggar, Tria Donaldson et Maia Green) et moi. Monsieur Andrew Weaver est un scientifique du climat qui a travaillé dans le GIEC. Guy Dauncey est le président de la British Columbia Sustainable Energy Association et auteur de plusieurs livres, dont « The Climate Challenge ».  

La salle de conférence était énorme. Je suis arrivée à l'avance, j'ai vu toutes les chaises vides dans cette salle caverneuse et je me suis demandé si nous allions les remplir. Nous avions installé 1 080 chaises, et dès l’ouverture, il ne restait que des places debout. Et plus de personnes se sont présentées. 

Ce rassemblement extraordinaire réfute l’opinion selon laquelle les Canadiennes et les Canadiens ne se préoccupent pas de la crise climatique et qu’ils se satisfont de la déclaration de Stephen Harper, « Copenhague sera un échec ». 

La réunion de Copenhague est trop importante, elle ne peut pas être un échec. Du point de vue du gouvernement Harper, les années de sabotage mondial commencent à porter fruit lorsqu'il peut être le premier pays à décrire les négociations comme un échec et à annoncer (comme l'a fait Jim Prentice) qu'il ne présentera pas de réglementation au public avant la création d'une entente à l'échelle mondiale et la présentation d'un plan américain. La réglementation n’arrivera que dans quelques années, a-t-il déclaré. Puis nous essaierons de rattraper le temps perdu. Quelle comédie lamentable.  

Le « plan d’action » en vue des négociations de Copenhague est une contre-offensive de relations publiques, un « centre de planification » au sein des bureaux d’Environnement Canada servant à éliminer la mauvaise presse sur le rôle du Canada de « pays ayant la pire attitude lors des négociations ». 
 

Mais ce soir, le message du public comme celui des conférenciers était clair. Perdre espoir et abandonner les objectifs concrets, c’est d’abandonner nos enfants. Pour rester solidaire à nos enfants et à nos petits-enfants, il faut dénoncer la malhonnêteté et l’hypocrisie des dirigeants qui choisissent de nier et de ralentir les négociations.  

Nous devons dénoncer les échecs de Copenhague, mais pas avant le début des réunions. La définition du terme « échec » doit comprendre les succès artificiels. Nous devons demander des objectifs concrets et de vrais engagements. Nous devons nous moquer des fausses « déclarations politiques et les mépriser ». Il est encore possible de parvenir à une véritable entente. Nous ne devons accepter rien de moins.  

Ce soir, lors d’un immense rallye intérieur à Victoria, nous avons déclaré : « nous n’abandonnerons pas nos enfants ». Ralliez-vous à nous et restez fermes.