Le plaidoyer des Maldives

Elizabeth May

Il y a eu une pause dans les discours des chefs d’État.

 

Je suis allée à un événement parallèle organisé par l’ICLEI, dont le président, David Cadman, est un vieil ami à moi de Colombie‑Britannique. Sir Nicholas Stern a lancé la discussion sur les initiatives locales des villes. Il a souligné qu’avec les taux d’émissions actuels, qui continueront à augmenter bien au‑delà de 2015, nous ne serons plus en mesure d’éviter une hausse de 5 degrés Celsius à l’échelle de la planète… ce qui signifie que la planète deviendra aussi chaude qu’elle l’était il y a 30 millions d’années, alors n’y avait aucune vie humaine sur Terre.

 

Ce n’est pas facile de suivre tout ce qui se passe. À présent, le président de la Micronésie explique que la crise climatique menace l’existence même de l’archipel.

« Je vous implore de sauver mon peuple. Je vous implore de sauver notre planète. Notre présence ici n’est pas un accident de parcours. Nous sommes ici pour une raison… Il faut parvenir à un accord. »

Les Maldives : Le premier ministre Mohamed Nasheed annonce que cette rencontre au sommet est la balle de match, et ce, à bien des niveaux. Les négociations ont été extrêmement chargées, laborieuses et difficiles… « Je garde toujours espoir de voir ces négociations aboutir et de rentrer chez moi avec un accord salvateur pour la planète. Mais jusqu’à maintenant, nous venons d’apprendre que le texte sur lequel nous avions travaillé toute la nuit ne fait pas l’unanimité. Nous n’avons aucun texte à remettre à nos chefs d’État. Pour nous, cette conférence est bien plus qu’une simple rencontre au sommet. C’est une question de vie ou de mort. Un taux d’émissions supérieur à 350 ppm est inacceptable, tout comme des températures de plus de 1,5 degré sont inacceptables. Au-delà de ces limites, notre nation serait engloutie par la mer et les océans deviendraient acides. Comment pouvez-vous imaginer un seul instant que je puisse être d’accord pour dire que 350 ppm est du domaine de l’impossible. Affirmer que c’est impossible reviendrait à dire que notre nation est condamnée et que nous ne pouvons plus la sauver. Nous devons faire en sorte que les taux de GES atteignent leur sommet et diminuent au plus tard en 2015.

« Nous ne voulons pas de CO2, nous voulons le développement. Nous ne voulons pas de charbon, mais de l’énergie. Nous ne voulons pas de pétrole, mais nous voulons nous déplacer. J’implore la Chine de monter l’exemple. Nous avons besoin de faire des progrès. Proposer des cibles d’intensité qui ont tout du statu quo est inacceptable. »

Les Maldives se sont engagées à être carboneutres d’ici 2020.

Au monde industrialisé… « Vous avez les fonds et la technologie. S’il vous plaît, faites que les autres puissent en profiter aussi. »

Le climat n’a rien à voir avec l’argent. Nous n’avons jamais réclamé d’aide à l’Union européenne. Nous nous sommes toujours débrouillés seuls. Je veux être en mesure d’avoir des petits-enfants. Cela n’a rien à voir avec l’argent. Je suis impressionnée par le leadership de certains gouvernements infranationaux, comme le Québec et la Californie.

Nous devons parvenir à un accord. C’est une question de vie ou de mort.