Le changement de mission en Libye mine le recours à la responsabilité de protéger pour la crise en Syrie

OTTAWA – Le Parti vert du Canada appuie fermement la décision du gouvernement conservateur qui condamne le massacre des manifestants civils par le régime syrien. Toutefois, le Parti vert demande également à Stephen Harper de reconnaître que son gouvernement mine l'effort international pour mobiliser le Conseil de sécurité des Nations Unies en acceptant de transformer le mandat de la responsabilité de protéger de l'ONU en Libye en une campagne de bombardement de l'OTAN destinée à précipiter un changement de régime.


« Rebâtir les liens de confiance avec la Russie et la Chine pour la mise en œuvre de la responsabilité de protéger en Syrie nécessite au minimum de mettre fin à la campagne de pilonnage de l'OTAN en Libye, d'instaurer un cessez-le-feu immédiat et de déployer des mesures diplomatiques vigoureuses pour soutenir l'initiative de paix de l'Union africaine », a dit la chef des verts Elizabeth May. Lorsque le Parlement a voté pour prolonger la mission du Canada en Libye, May avait prévenu que cela minerait les efforts diplomatiques pour le recours éventuel à la responsabilité de protéger.


Depuis le début du soulèvement populaire au début du mois de mars, les forces de sécurité du régime syrien auraient tué plus de 2000 manifestants civils.


Le Conseil de sécurité de l'ONU a fait une déclaration présidentielle pour condamner la violence et demander à ce que les coupables soient tenus responsables des atrocités, mais sans ordonner de sanctions exécutoires. La Russie s'était opposée à une résolution exécutoire sur la responsabilité de protéger du Conseil de sécurité, craignant un éventuel changement de mission, comme c'est le cas avec la politique actuelle de l'OTAN qui privilégie un changement de régime avant la tenue de pourparlers pour la paix en Libye.


Le porte-parole des verts en matière d'Affaires internationales Eric Walton a également demandé au gouvernement du Canada d'ouvrir une enquête sur les allégations selon lesquelles des bombes à l'uranium appauvri auraient été utilisées par les forces de l'OTAN en Libye, d'autant plus que le Canada est à la tête des opérations militaires en Libye. « Étant donné les impacts catastrophiques de ces armes sur la santé à long terme des populations civiles, je ne peux qu'espérer que ces allégations sont fausses. Si toutefois elles étaient prouvées, cela constituerait une erreur politique monumentale en regard de l'objectif officiel de la mission, soit la responsabilité de protéger », a dit Walton.


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Kieran Green
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