L’évaluation stratégique des changements climatiques par le gouvernement est nettement insuffisante, selon Elizabeth May

OTTAWA – Elizabeth May, cheffe du Parti vert du Canada et députée de Saanich-Gulf Island, a bien accueilli la décision de la ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, de publier le document de travail Élaborer une évaluation stratégique des changements climatiques dans le cadre des consultations de son ministère liées au projet de loi C-69.

Mme May affirme cependant que le contenu du document ne fait que renforcer ses doutes quant à l’engagement réel du gouvernement à prendre des mesures concrètes pour lutter contre les changements climatiques.  « Même si la publication de son évaluation des changements climatiques est une bonne nouvelle, le gouvernement n’a toujours pas de stratégie globale pour s’attaquer à ce problème, a-t-elle dit. Le document offre un ensemble de règles pour la gestion de projets individuels, mais ne traite pas du problème dans toute son étendue. »

« Il est dénué de vision et comporte une analyse insuffisante. Les scientifiques ne cessent de rappeler à quel point les changements climatiques représentent un danger, mais le gouvernement refuse de regarder la réalité en face, comme si le problème allait s’éliminer par magie, au lieu de reconnaître courageusement que le climat perturbera grandement la vie des Canadiens. Il ne s’agit pas de procéder à une évaluation stratégique uniquement pour soutenir l’Accord de Paris. Elle doit servir, entre autres, à déterminer si la cible de réduction des GES du gouvernement Harper – une baisse de 30 % par rapport au niveau de 2005 d’ici 2030 – est conforme à notre engagement d’atteindre les objectifs de l’entente.  

À Paris, nous avons promis de faire notre juste part pour assurer que la moyenne mondiale des températures ne s’élèvera pas au-dessus de 1,5 °C par rapport à celle d’avant la Révolution industrielle. Mais la cible de Harper de réduire nos GES de 30 % d’ici 2030 est loin d’être suffisante pour respecter cet engagement. Quels sont les efforts actuels du gouvernement pour y arriver? », a ajouté Mme May.

Dans son mémoire présenté dans le cadre de la consultation d’Environnement et Changement climatique Canada sur l’élaboration d’une évaluation stratégique des changements climatiques, Mme May propose que l’on réponde aux questions clés suivantes :

  • Quelle augmentation de température moyenne mondiale sommes-nous prêts à tolérer si l’on veut que l’Arctique demeure suffisamment froid pour éviter la fonte du pergélisol?
  • Quelle augmentation sommes-nous prêts à tolérer si l’on veut que l’Arctique demeure suffisamment froid pour (tout au moins) faire en sorte que la région du pôle Nord soit recouverte de glace pendant presque toute l’année?  
  • Quelle augmentation de température moyenne mondiale sommes-nous prêts à tolérer si l’on veut que nos régions côtières ne soient pas trop perturbées par la montée du niveau de la mer? 
  • Quelle augmentation sommes-nous prêts à tolérer si l’on veut éviter une dévastation annuelle causée par les feux de forêt et les inondations?
  • Comment planifions-nous limiter les impacts croissants de la crise climatique sur la santé?
  • Quels changements devons-nous apporter à nos infrastructures?
  • Comment nos industries fondées sur les ressources – la foresterie, la pêche et l’agriculture – peuvent-elles s’adapter et survivre à la crise climatique?
  • Quelles sont nos obligations en ce qui concerne l’aide à apporter aux pays en développement pour qu’ils s’adaptent aux changements climatiques?

« Le rapport du Panel intergouvernemental sur les changements climatiques, dont la publication est prévue en octobre conformément aux exigences de la COP21, affirmera presque assurément que l’engagement actuel du Canada est nettement insuffisant », a conclu Mme May. Comme nous le rappellent les incendies de forêt cet été, il est temps d’affronter la réalité. Les changements climatiques sont réels et, si l’on en juge son document de travail, le gouvernement manque de préparation pour relever les défis qui en découlent. »

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