Il y a une différence entre avoir un droit et faire ce qui est juste : Annamie Paul, chef du parti vert, déclare que le gouvernement du Canada ne doit pas exercer son option d’obtenir des vaccins du COVAX

OTTAWA - Le gouvernement du Canada a toujours l'intention d’obtenir des vaccins de l'installation COVAX, une initiative mondiale de partage de vaccins établie par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Alliance mondiale pour les vaccins et l'immunisation (GAVI), entre autres. 

 « Le gouvernement sait que le COVAX est menacé et il est totalement hypocrite de sa part de continuer à insister sur le fait que l'installation COVAX fonctionne comme prévu », a déclaré la chef du Parti vert Annamie Paul.  « Aujourd'hui encore, l'OMS a déclaré que les pays qui poursuivent des accords et accumulent des vaccins compromettent l'approvisionnement. Jusqu'à présent, seuls quelques pays pauvres ont reçu des vaccins par l'intermédiaire du COVAX.  »

 « Il est plus important que jamais d'assurer le succès du COVAX. Sur les milliards de doses de divers vaccins qui ont été achetées dans le monde, l'écrasante majorité a été réservée par des pays riches comme le Canada, les États-Unis, les membres de l'Union européenne et le Royaume-Uni. C'est là que le COVAX entre en jeu. »

 « Le PDG de GAVI a déclaré que le rôle le plus important du COVAX est de "fournir des vaccins à des pays qui, autrement, n'y auraient pas accès". De nombreux pays à revenu moyen et faible sont complètement dépendants de cet approvisionnement et ne peuvent pas se permettre d'acheter des vaccins sur le marché mondial. »

« À la lumière de tout cela, la décision du Canada d’obtenir des vaccins de l'installation COVAX est une très mauvaise idée : 

  • D'abord et avant tout, Ce n'est pas juste. En termes simples, plus le Canada obtient de doses du COVAX, moins le COVAX est disponible pour les pays défavorisés qui n'ont pas d'autre source d’approvisionnement. Même avec le COVAX, la plupart des modèles de distribution de vaccins prévoient qu'il n'y aura pas de vaccination universelle contre la COVID-19 dans les pays défavorisés avant 2023 ou 2024, alors que dans les pays riches, cela pourrait se produire cette année. Il s’agit d’un problème car les pays défavorisés devront attendre plus longtemps pour vacciner leur population et ces retards coûteront proportionnellement plus de vies que dans les pays occidentaux. 
  • Les spécialistes des maladies infectieuses affirment que si les vaccins ne sont pas partagés plus équitablement, il faudra peut-être des années avant que la COVID-19 ne soit maîtrisé au niveau mondial. Tant que le virus ne sera pas maîtrisé au niveau mondial, la population canadienne ne sera pas en sécurité. 
  • Cela favoriserait l’apparition de nouveaux variants. Les spécialistes des maladies infectieuses affirment que plus le virus circulera au niveau mondial, plus il est probable qu'il mute en variants contre lesquelles les vaccins existants ne seront pas efficaces. 
  • Cela nuirait à notre économie. Le Canada est une nation commerçante. Plus longtemps la COVID-19 circulera à l'échelle internationale, plus il faudra de temps aux économies de nos partenaires internationaux pour se redresser. 
  • Cela nuirait à notre réputation mondiale. Le Canada n'est pas connu pour son leadership. Les titres des journaux du monde entier ont mis en évidence la perplexité de la communauté internationale face au fait que le Canada est le seul pays du G7 à réclamer des doses du COVAX. Au début de ce mois, la BBC titrait : « Le Canada prône le retrait des vaccins du programme pour les pays défavorisés ». 

« Il ne s’agit pas d’un choix binaire. Le gouvernement peut protéger la population sans faire appel aux installations du COVAX et retirer les vaccins des pays défavorisés. Le gouvernement  peut : 

  • Créer un plan de vaccination national coordonné pour s'assurer que toutes les doses existantes sont destinées aux personnes les plus à risque - en suivant les recommandations du Comité consultatif national de l'immunisation (CCNI) - jusqu'à ce que davantage de doses soient disponibles pour tous. Il nous manque encore une stratégie unifiée et coordonnée et cela nous met en danger. 
  • Soutenir les initiatives mondiales visant à aider les pays à produire des vaccins génériques. Le gouvernement devrait insister, avec ses alliés mondiaux, pour que les entreprises pharmaceutiques partagent leur technologie et leur propriété intellectuelle avec le COVAX afin de permettre la production de vaccins en masse. »

« Le Canada fait partie d'une famille mondiale et sa population sait que le problème s'étend au-delà de nos frontières. La population canadienne veut être un membre important de la communauté internationale et le gouvernement devrait refuser de prendre toute dose provenant des installations du COVAX. Ce n'est pas intelligent, mais surtout, ce n'est pas bien. »

# # #

Pour plus d'informations ou pour organiser une entrevue :

Rosie Emery

Attachée de presse 

613-562-4916x206

rosie.emery@pativert.ca