Ottawa (Ontario) - Le député de Kitchener-Centre, Mike Morrice, s'efforce de résoudre la crise du logement en éliminant les exemptions fiscales pour les sociétés d’investissement par le biais de sa proposition de motion d'initiative parlementaire (MIP) 71.
« Les investisseurs institutionnels devraient investir dans le marché boursier, pas dans notre offre de logements », a déclaré le député Mike Morrice. « Nous devons repousser les grandes sociétés d'investissement qui prennent le contrôle de nos quartiers, ce qui entraîne une augmentation des coûts de logement tant pour les locataires que pour les acheteurs."
La motion 71 de Morrice demande au gouvernement à la fois de mettre fin aux incitatifs fiscaux pour les fiducies de placement immobilier (FPI) et d'investir les revenus qui en découlent dans des logements abordables sans but lucratif et coopératifs.
« La crise du logement frappe particulièrement notre communauté. Le gouvernement fédéral a un rôle important à jouer pour y remédier. Avec la motion 71, nous lui offrons une solution essentielle qui doit faire partie d'une stratégie plus large : faire en sorte que les sociétés d’investissement paient leur juste part d'impôts et diriger les nouveaux revenus vers des logements abordables. »
Le Centre de développement social de la région de Waterloo (CDSRW) a mené une recherche avec l'équipe du professeur Brian Doucet de l'Université de Waterloo sur l'embourgeoisement et le déplacement dans le noyau urbain et les banlieues proches de Kitchener-Waterloo. Les résultats de cette étude démontrent que la communauté continue de perdre chaque année plus de logements abordables qu'elle ne peut en construire ou en planifier.
«Les pratiques adoptées par les propriétaires pour déplacer la population sont en train de déraciner et de pousser les gens hors de leurs maisons, de leurs quartiers et de leurs communautés. Les bâtiments abordables sont remplacés par la construction sans discernement de tours d'habitation en copropriété à prix élevé, la plupart du temps en tant qu'investissements loués et non habités », a déclaré Aleksandra Petrovic, directrice générale du CDSRW. « Notre recherche démontre l'impact dévastateur continu des pratiques des sociétés d'investissement à travers les expulsions pour des rénovations ou des développements, la montée en gamme des propriétés locatives abordables en plus de l'infrastructure en ruine créée par la négligence, le manque d'entretien et de sécurité, les économies sur les réparations nécessaires, les salaires décents ou la formation du personnel. »
Matt Clark, de l’organisme Waterloo Region Yes In My BackYard (WR YIMBY), affirme que les membres de son organisation de défense des droits conviennent que la motion 71 aurait un impact positif.
« L’organisme WR YIMBY croit que le fait de taxer les sociétés d’investissement immobilier contribuera à uniformiser les règles du jeu pour tous les acheteurs. En utilisant le produit de cette taxe pour investir dans des logements durables et non précaires, comme les organismes sans but lucratif et les coopératives, on s'assurera que le plus grand nombre possible de personnes de toutes les étapes de la vie auront un endroit qu'elles pourront appeler leur foyer. »
Ricardo Tranjan, économiste politique du Centre canadien de politiques alternatives, a montré que certaines sociétés d’investissement immobilier affichaient une croissance à deux chiffres de leurs revenus au cours de la première année de la pandémie alors que le reste de l'économie canadienne devait se contenter d’une croissance de 5,5 %.
La motion de Mike Morrice fait suite à une pétition qu'il a parrainée et qui a été signée par des milliers de personnes dans l'ensemble du pays.
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