Je suis étonnée. L’échéance du GTAH d’en arriver à une conclusion samedi midi et d’envoyer un texte provisoire accepté comme base suffisante pour une négociation politique a été respectée. Le texte provisoire avec l’ajout des « réflexions » des coprésidents (un processus méthodique pour tenir compte des plaintes, des plaidoiries et des ajouts qui n’ont pas été retenus dans le texte et les soumettre) a été adopté par le GTAH en assemblée plénière en début d’après-midi.
Dès 18 h, la COP s’est réunie à nouveau pour remplir la formalité de transmettre le nouveau texte à la COP, au président de la COP21, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
Si vous pensez que vous avez entendu parler de lui auparavant, vous avez raison. Il a déjà été Premier ministre de la France (1984-86). Il est maintenant le président de la COP. Socialiste, force politique et promoteur passionné d’un traité efficace, Fabius fait face à une semaine de négociations d’enjeux considérables. Il entrera dans une porte tournante sans fin de réunions avec les groupes de négociation – le G77 et la Chine (tous les pays en développement, y compris les grands pollueurs comme la Chine et l’Inde, plus bizarrement l’Arabie saoudite); l’UE, le « groupe de coordination » formé des États-Unis, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Canada, du Japon et de quelques autres, les États insulaires de faible altitude, le Groupe de l’intégrité environnementale – Mexique, Corée, Suisse, Liechtenstein et quelques autres – les meilleurs et les plus innovants progressistes à mon avis; les pays en développement qui sont sur la même longueur d'onde, le Groupe de l’Afrique, les pays moins développés et ainsi de suite.
Pour en arriver à un accord maintenant, Fabius fera des rencontres sans arrêt derrière des portes closes en essayant de réconcilier les différences. Un « texte du président » est susceptible d’émerger au début de la semaine puis un autre.
Ce ne sera pas facile. Presque littéralement, cet homme porte le poids du monde sur ses épaules.