Le Parti vert sonne l’alarme dans l’Arctique

OTTAWA – Le Parti vert du Canada demandait aujourd’hui au premier ministre Stephen Harper de donner aux Canadiennes et aux Canadiens le leadership qu’ils méritent en cette période de crise environnementale, au lieu de perdre le Nord en s’accrochant à des rêves illusoires.

Le National Snow and Ice Data Centre des États-Unis vient de confirmer que la fonte de la calotte glaciaire de l’Arctique atteignait désormais un nouveau record, pulvérisant ainsi celui de 2007, et ce, alors que la banquise continuera de fondre pendant encore deux à trois semaines. Dimanche dernier marquait un creux historique alors que la banquise s’étendait sur moins de 4 millions de km2, ce qui correspond à une perte de plus de 40 pour cent de l’étendue de glace de mer estivale moyenne des dix dernières années.

« Lorsque Stephen Harper s’est rendu en Arctique récemment, combien de fois a-t-il mentionné le changement climatique et ses effets dévastateurs? » a demandé la chef des verts et députée de Saanich—Gulf Islands Elizabeth May. « Il semblait plutôt se réjouir du fait que la fonte de la banquise favoriserait l’accès aux ressources du Nord tout en augmentant notre dépendance aux combustibles fossiles. On n’insistera jamais assez sur l'ampleur des dangers associés à ce manque de vision à long terme. »

Les scientifiques nous ont prévenus que l’Arctique connaîtrait bientôt des saisons sans glace, avec toutes les conséquences que cela suppose pour le Nord, pour le Canada et pour la planète. « Passer d’un océan glacé à l’année à un océan où la glace fond chaque été affectera de toute évidence le régime climatique des régions des Prairies jusqu’à la côte Est », a dit John Streiker, climatologue et porte-parole du Parti vert pour l’Arctique et les affaires du Nord. « L’océan Arctique agit comme un thermostat pour toute la planète. La fonte de la calotte glaciaire ne peut qu’accélérer les changements climatiques à l’échelle mondiale. Malheureusement, ce qui se passe dans l’Arctique ne reste pas dans l’Arctique. »

Et que fait Harper devant cette évidence extrêmement troublante et l’inquiétude des Canadiennes et des Canadiens? Nous avons tous pu voir le premier ministre pavoiser dans le Nord, prétextant parler au nom de toutes les Canadiennes et de tous les Canadiens en glorifiant toutes les possibilités offertes par l’exploitation de nos ressources naturelles, notre nouveau « rêve national ».

Le cabinet du premier ministre a confirmé que onze projets de ressources faisaient présentement l’objet d’une évaluation environnementale – la nouvelle version très édulcorée – pour un investissement total d’environ 8 milliards de dollars.

« M. Harper prétend agir "dans l’intérêt supérieur du pays à long terme" quand il soutient l’exploitation rapide de nos ressources et une dépendance accrue à l’énergie fossile », a dit May. « Le Canada doit investir dans l’énergie durable et dans l’exploitation durable des ressources, avec des emplois à long terme et sans les effets secondaires néfastes d’un monde fondamentalement altéré par les changements climatiques. Autrement, le rêve chimérique de Harper deviendrait notre cauchemar national. »

« Cette année, le Canada prendra la relève de la présidence du Conseil de l’Arctique et écopera de nombreux dossiers chauds », a ajouté Streiker. « Le programme du premier ministre voulant qu’une ressource inutilisée soit une ressource perdue laisse présager le pire pour le leadership du Canada au Conseil – et dans le Nord. » 

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 Renseignements :
Debra Eindiguer
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