Soumission du Parti vert du Canada dans le cadre de la rédaction du Code de pratiques pour le soin et la manipulation des porcs du Conseil national pour les soins aux animaux d’élevage (CNSAE)
1.1.3 Truies en gestation
Le Parti vert du Canada appuie la proposition d’interdire partiellement les cages de gestation et d’adopter, d’ici le 1er juillet 2024, un programme de logement en groupe des cochettes et des truies saillies. Nous croyons toutefois que l’exception qui permet de confiner les truies dans des cages de gestation pendant 35 jours devrait être éliminée. La littérature scientifique est claire, les cages de confinement peuvent avoir des répercussions graves sur les truies, et ce, tant sur le plan psychologiques que physique. Ces cages restreignent tellement les mouvements, que les animaux ne peuvent pas s’y comporter de manière naturelle ni interagir socialement; ils ne peuvent même pas s’y retourner. Selon certains, la difficulté à se lever et à se coucher pourrait être signe que le bien-être d’une truie est compromis. Comparativement aux truies qui vivent en groupe, celles confinées dans des cages de gestation présentent plus de comportements indicateurs de stress, lesquels sont probablement dus à l’incapacité des truies à exprimer leur comportement naturel et social. Selon Marchant et Broom, « ce confinement modifie ou empêche les comportements normaux des truies, augmente les comportements anormaux et entraîne d’autres signes de problèmes de bien-être » [traduction]. Les études ont aussi montré que les cages qui restreignent les mouvements peuvent entraîner une réduction de la masse musculaire et de la solidité des os. Si, dans certains cas, il faut loger des truies individuellement pendant de courtes périodes, elles doivent toujours avoir suffisamment d’espace pour se lever, se retourner, se coucher et s’étendre confortablement. Il faut veiller à ce qu’elles aient toujours une pleine liberté de mouvement et qu’elles puissent avoir un comportement naturel.
Dans son rapport de juillet 2012, le Comité de chercheurs du Code de pratiques sur les porcs du CNSAE conclut que « Le mélange des truies la semaine après l'accouplement ou à environ 35 jours de la gestation ne suscite aucune différence de la performance de reproduction. » Comme ces deux délais entraînent une même performance de reproduction, il n’y a pas lieu d’isoler individuellement les truies plus d’une semaine, ce qui va dans le sens de la tendance mondiale vers l’interdiction des cages de gestation. La directive de 2001 de l’Union européenne (UE) sur l’interdiction des cages de gestation est entrée en vigueur le 1er janvier 2013, et même si l’interdiction comprend une exception permettant le confinement dans des cases jusqu’à 4 semaines après la saillie, plusieurs pays membres de l’UE, dont le R.-U. et la Suède, sont allés encore plus loin en interdisant complètement les cages de gestation. De même, depuis 2002, neuf États américains ont interdit l’utilisation des cages de gestation. Même si plusieurs des interdictions américaines permettent l’utilisation de cages, aucune ne permet d’y confiner les animaux pendant cinq semaines. La Nouvelle-Zélande et l’Australie prévoient éliminer graduellement les cages de gestation d’ici 2015 et 2017, respectivement. En Australie, il s’agit de la décision de l’industrie en réponse surtout à la vive réaction de la population à l’égard du Code de pratiques de 2007 qui prévoyait un confinement de six semaines pour chaque gestation de quatre mois. La décision finale, prise en 2012 et qui entrera en vigueur en 2017, ne permet que cinq jours en cage après la saillie. Depuis 2002, plus de 50 grandes entreprises alimentaires, dont Tim Hortons, McDonald et Burger King, se sont engagées à éliminer graduellement l’utilisation des cages de gestation.
La proposition suivante : « la nature agressive des truies » devrait être supprimée. Plusieurs facteurs environnementaux peuvent susciter l’agressivité, et il existe des solutions viables pour réduire les agressions et gérer les regroupements. Des protocoles d’enrichissement environnemental doivent être élaborés pour diminuer les agressions entre animaux.
1.1.4 Truies allaitantes avec porcelets
Le délai accordé aux producteurs pour se conformer à la nouvelle réglementation concernant la longueur des loges ou des enclos de mise bas devrait être raccourci. Les loges de mise bas peuvent, en effet, restreindre grandement les mouvements de l’animal et on devrait s’assurer que les truies ont suffisamment d’espace pour se déplacer vers l'avant et vers l'arrière, et pour qu'elles puissent se coucher sans être incommodées par une trémie surélevée ou une barrière arrière.
1.2.2 Espaces alloués aux porcelets sevrés et aux porcs en croissance-finition
Il faut définir l’expression « court terme » de cette section dans le cas de la diminution permise de l'espace alloué.
2.1.4 Verrats
Chaque recommandation de cette section devrait être une exigence.
2.1.5 Truies gestantes et qui viennent de mettre bas
Chaque recommandation de cette section devrait être une exigence.
4.5.1 Castration
Il faudrait déterminer si cette pratique est vraiment nécessaire ou s’il ne faudrait pas l’interdire.
4.5.2. Identification
L’entaille des oreilles devrait être interdite parce qu’il s’agit d’un procédé douloureux et qu’il existe d’autres méthodes valables et moins douloureuses.
4.5.3 Taille et morsures de la queue
Il faudrait déterminer s’il est vraiment nécessaire de tailler la queue des porcelets puisqu’il existe des solutions viables, moins douloureuses, comme les stratégies d’enrichissement environnemental pour prévenir les morsures de queue.
5.1 Planification avant le transport
Chaque recommandation de cette section devrait être une exigence. Chacune est en effet essentielle au bien-être des porcs durant le chargement et le transport.
Il faut élaborer des protocoles et des critères de bien-être précis pour former ceux qui manipulent les porcs durant le chargement et le transport.
5.2 Aptitude au transport
Dans l’arbre de décision sur l’aptitude au transport figurant à l’annexe L, la case « transport avec dispositions spéciales » devrait être modifiée : on devrait éliminer la disposition prévoyant le transport d’un porc amputé d’un membre. Le transport d’un animal qui ne peut pas s’appuyer sur ses quatre pattes parce qu’il a été amputé est contraire à ce qui est énoncé au troisième point des recommandations selon lequel : « Les animaux qui ne peuvent pas s’appuyer sur leurs quatre pattes ne doivent pas être chargés. Ces animaux deviendront probablement non ambulatoires durant le transport. »
6.3 Méthodes d’euthanasie
La pertinence d’inclure, à l’annexe M, dans les méthodes d’euthanasie acceptables des porcelets « le choc crânien administré en saisissant les pattes arrière du porcelet et en lui frappant délibérément et vigoureusement le crâne contre une surface dure et plane » nous semble douteuse. Il s’agit d’une pratique extrêmement violente qui requiert une force et une détermination considérables pour être efficace. Comme plusieurs personnes sont mal à l’aise avec cette méthode, le choc crânien risque de ne pas être administré de manière adéquate. D’autres méthodes, comme celles faisant appel à l’utilisation de pistolets percuteurs, ont été conçues pour fournir une force plus constante et plus efficace. Au lieu d’avoir recours au choc crânien décrit ci-dessus, on devrait utiliser ces pistolets, puisqu’ils sont accessibles et faciles à manier, et que l’abattage avec ces instruments est moins violent.