Le compte à rebours vers une nouvelle coalition : le rétablissement de la confiance dans la Chambre des communes

Elizabeth May

On dit souvent qu'une semaine équivaut à une éternité en politique... Cette affirmation n'aura jamais pris autant son sens que cette semaine.

Mercredi soir, je discutais des changements climatiques et de mon nouveau livre, Global Warming for Dummies, à la bibliothèque municipale de New Glasgow. J'ai reçu au cours de la soirée une note m'indiquant qu'il y avait eu une fuite chez les Conservateurs laissant entendre que ces derniers annonceraient le lendemain un plan qui annihilerait le système de financement public destiné aux partis politiques. On me demandait également dans cette note si j'acceptais d'accorder une entrevue au réseau CBC-TV immédiatement après ma présentation. J'ai coché la case « OUI » qui se trouvait sur la note pour revenir aussitôt à l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

Le jour suivant, l'échec total du gouvernement Harper à faire face de façon appropriée à la crise financière mondiale actuelle a eu un effet traumatisant bien plus important que la menace immédiate qui existait pour nos finances. Il ne fait nul doute que M. Harper veut éliminer le Parti Vert. Cependant, il est censé être économiste. Le choc qu'a provoqué sa déclaration lui a valu de perdre la confiance de la Chambre des communes.

C'est là toute la question : le gouvernement minoritaire de Harper a perdu la confiance de la Chambre des communes.

Et il est impossible de remédier à la situation.

Les Conservateurs n'ont toujours rien compris. Ils agissent, en dépit de leurs responsabilités, comme s'ils pouvaient revenir sur l'acte de partisanerie et de force politique brutale qu'ils ont commis lors du coup de grâce de jeudi, qui était dissimulé dans un programme économique vide.

M. Baird est revenu sur sa menace d'éliminer le financement public accordé aux partis politiques, en ajoutant que les Conservateurs ramèneraient cette proposition plus tard. Ils ont également reculé en ce qui concerne les attaques qu'ils ont lancées à l'endroit des syndicats du secteur public et en ce qui a trait au droit de ces derniers de faire la grève. Qui sait ce qui suivra? Comme l'a écrit Samuel Johnson : « La menace de l'exécution porte merveilleusement à réfléchir. » Et les Conservateurs de Harper réfléchissent maintenant. Tout peut arriver en matière de déclaration durant la semaine à venir. Mais que peut-il en sortir de bon?

Perdre la confiance de la Chambre des communes et de la population signifie pour les Conservateurs que plus personne ne croit en eux.

Ce fait est indiscutable.

Aujourd'hui, le député indépendant de la Nouvelle-Écosse Bill Casey, anciennement dans le camp des Conservateurs, a publié un communiqué dans lequel on pouvait lire ceci :

« En ces temps critiques de crise économique, Stephen Harper a manqué à ses engagements envers les Canadiennes et les Canadiens comme premier ministre [...] Plutôt que d'offrir du leadership et un programme dont le Canada a grandement besoin pour stimuler son économie, M. Harper et son ministre des finances, Jim Flaherty, ont choisi de jouer le jeu de la politique partisane, et, pour certaines raisons, d'attaquer les syndicats et les droits des femmes [...] Nous en sommes à ce point, car depuis deux ans, M. Harper a manqué de respect envers le rôle des partis de l'opposition, de la tradition, de la loi, des députés et du Parlement. »

M. Casey a mis le doigt sur le problème. Il ne suffit pas d'un seul cas d'intimidation pour remettre le pouvoir en question.

Il s'agit du résultat de plus de deux ans de comportements abusifs et irrespectueux. Seulement, cette fois-ci, les Conservateurs sont allés trop loin. Bob Rae a affirmé ce matin sur le réseau CBC que l'on aurait presque pu entendre le talon d'Achille craquer dans la Chambre des communes lorsque les cruels calculs que comportait l'exposé économique de M. Flaherty ont fait leur effet.

Les Conservateurs sont vraiment allés trop loin. Il est maintenant impossible pour eux de revenir en arrière, et les partis de l'opposition ne peuvent pas et ne doivent pas revenir sur leur position.

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