
La sagesse écologique
La sagesse écologique, une des valeurs fondamentales du Parti vert, c’est comprendre que les êtres humains, la faune et la flore sont tous interdépendants et qu’ils occupent tous la planète Terre. Lorsque nous nuisons à la planète, même un peu, nous compromettons l’intégrité et la viabilité de toutes les espèces qui y vivent, y compris la nôtre. Nous avons donc le devoir de ne pas endommager la planète lors de notre passage. Alors que la Terre et ses ressources répondent à nos besoins vitaux et nous permettent de jouir d’une très grande qualité de vie, nous ne devons pas malmener ces mêmes ressources terrestres ni les autres espèces avec qui nous partageons cet espace. Il s’agit-là non seulement d’une question morale, mais d’une question pratique. Comme nous faisons partie de la communauté planétaire, nous avons l’obligation de protéger la vie sous toutes ses formes.
Malheureusement, depuis le milieu du siècle dernier, l’industrialisation et la surconsommation ont causé des dommages irréparables. Les changements climatiques et l’extinction d’une multitude d’espèces en sont la preuve probante. L’érosion du sol, la pollution de l’eau et de l’air, le déboisement, la crise des déchets et les maladies environnementales se manifestent à l’échelle locale et régionale.
Cependant, même nous avons beaucoup perdu, il reste encore beaucoup à préserver. Les gouvernements ont l’obligation de réglementer les pratiques des entreprises, les produits commerciaux et les comportements pour réduire sensiblement l’actuel fardeau de ceux-ci sur l’écosystème, à défaut de quoi les espèces et les êtres humains risquent de passer sous la fauche du soi-disant progrès.

- Restaurer complètement la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale.
- Adopter des règlements stricts sur les pesticides et autres produits chimiques.
- Élaborer une stratégie nationale sur l'eau potable.
- Interdire tous les plastiques à usage unique d'ici 2022.
- Protéger au moins 30 % des eaux et des terres d'ici 2030.
Réduire les risques pour l’environnement et pour la santé



Des centaines de milliers de produits chimiques sont employés à des fins commerciales. Peu de ces produits ont fait l’objet d’un contrôle indépendant quant à leurs effets toxiques sur les êtres humains et l’écosystème. Il est tragique que nous constations sur le tard, après y avoir été exposé longuement, que certains d’entre eux sont nocifs. En effet, le mal est fait et la réglementation est toujours en mode rattrapage. La pollution et les produits chimiques toxiques menacent sérieusement la santé de tous et de toutes – comme en témoignent le cancer, l’asthme, les difficultés d’apprentissage et autres maladies chroniques – notamment les populations marginalisées qui sont souvent les plus à risque. L’incidence des substances toxiques sur la santé coûterait des milliards de dollars par année en soins de santé universels.[18]
Un gouvernement vert :
- Adopterait des lois pour octroyer aux Canadiens et aux Canadiennes le droit à un environnement sain et encouragerait une plus grande transparence dans le processus décisionnel, ainsi que la participation publique et l’accès aux mécanismes de contrôle judiciaire.
- Établirait des objectifs pour réduire le recours aux pesticides agricoles grâce à des programmes visant à aider les agriculteurs à privilégier des pratiques biologiques et régénératrices.
- Renforcerait la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE) pour restreindre l’autorisation et l’utilisation des produits chimiques toxiques qui se répercutent sur la santé et l’environnement.
- Réglementerait les microfibres à titre de substance toxique en vertu de la LCPE.
- Invoquerait le principe de précaution avant d’autoriser des produits, des substances, des projets et des procédés qui pourraient causer des dommages permanents. S’il n’existe aucune preuve scientifique quant à la sécurité de ces produits, substances, projets et procédés, ceux-ci ne seraient pas avalisés.
- Renouvellerait et élargirait le Réseau national de monitoring et de surveillance des pesticides.
- Mettrait sur pied une base de données des effets nocifs signalés par les médecins et les salles d’urgence afin de noter l’incidence des pesticides et autres produits chimiques sur la santé humaine.
- Interdirait les insecticides néonicotinoïdes, qui tuent les abeilles et autres pollinisateurs, et aiderait les agriculteurs à faire d’autres choix.
- Interdirait le recours à des pesticides à base de glyphosate à des fins d’exploitation forestière ou cosmétique ainsi qu’à des fins de dessiccation avant la récolte.
- Interdirait les ingrédients toxiques dans les produits d’hygiène personnelle.
- En collaboration avec les provinces, les territoires, les gouvernements municipaux ou locaux et les peuples autochtones, élaborerait une stratégie nationale sur l’eau,afin que tous les Canadiens et toutes les Canadiennes aient accès à de l’eau potable.
Viser l’objectif zéro
Un gouvernement vert :
- Établirait des objectifs nationaux pour réduire la production de déchets solides et travaillerait aux côtés des gouvernements provinciaux, territoriaux et autochtones pour réaliser ces objectifs.
- Adopterait un programme de responsabilité élargie des producteurs afin de les tenir responsables financièrement de la production des déchets associés à la production, à la distribution, à l’emballage et à la fin de vie de leurs produits.
- Augmenterait le pourcentage de plastique recyclé comme matière première pour la fabrication de produits de plastique durables.
- Exigerait que tous les produits soient entièrement recyclables en faisant appel à des procédés existants.
- Mettrait graduellement fin à l’exportation canadienne de déchets solides vers d’autres pays. Si nous les fabriquons, à nous la responsabilité de les gérer.
Une stratégie nationale de gestion des déchets plastiques
Les produits en plastique sont la composante qui croît le plus rapidement dans le flux de déchets solides. Selon le Dr Boris Worm, scientifique de l'Université Dalhousie, près de 90 pour cent des oiseaux marins ont du plastique dans l'estomac. La production, qui était de deux millions de tonnes par année en 1950, est maintenant passée à plus de 300 millions de tonnes. Environ 80 pour cent de tous les produits fabriqués en plastique, soit 8,3 milliards de tonnes, se trouve maintenant dans les sites d’enfouissement ou dans l’environnement.[19] Le problème de la pollution par le plastique est tel que le grand public exige que le gouvernement passe à l’action.
Un gouvernement vert travaillerait aux côtés des provinces, des territoires et des gouvernements autochtones pour élaborer, puis exécuter, sur une période de dix ans, une stratégie nationale de gestion de la pollution par le plastique. Entre temps, il :
- Créerait un groupe consultatif sur la durée de vie du plastique, composé de représentants de tous les secteurs intéressés par la durée de vie des produits en plastique, de scientifiques, ainsi que d’instances fédérales et provinciales, afin de prodiguer des conseils et de formuler des recommandations en vue d’établir des normes sur la biodégradabilité, le recyclage et la durabilité du plastique.
- Adopterait une démarche préventive pour limiter la production et l’utilisation de contaminants persistants dans le plastique, fondée sur la recherche constante sur l’incidence des microfibres et autres microplastiques sur la santé humaine.
- En consultation avec les distributeurs et les vendeurs de denrées alimentaires, établirait des objectifs à concrétiser avant 2022 impliquant des emballages réutilisables pour les supermarchés et autres magasins d’alimentation.
- D’ici janvier 2022, interdirait la production, la distribution et la vente de tout produit en plastique à base de pétrole et à usage unique superflu ou non essentiel tels que les sacs d’épiceries, les ballons, les pailles, les assiettes, les tasses, les couvercles, les ustensiles, les cotons-tiges, les bâtonnets à cocktail, les filtres à cigarette et les bouteilles en plastique (de moins de quatre litres). Il interdirait également : les emballages multicouches, les bandes d’emballage, les anneaux des multi-emballages, les emballages de repas à emporter, les emballages en polystyrène expansé et tout produit en plastique à usage unique que l’on ne peut pas recycler facilement ou qui contient des additifs qui le rend non recyclable, y compris les plastiques thermodurcissables.
- Étendrait l’interdiction de l’emploi de microbilles aux produits de nettoyage ménagers et industriels,
- Dès 2021, exigerait que toutes les nouvelles machines à laver vendues au Canada soient dotées d’un filtre que l’on peut enlever et nettoyer afin de récupérer les microfibres qui passeraient autrement par les filtres des usines de traitement des eaux, puis dans les cours d’eau,
- Dès 2021, financerait de bons systèmes de gestion des déchets solides dans les collectivités autochtones et celles de l’Arctique.
Sauver les océans


Les océans de la planète sont en difficulté. En plus de la surpêche (se reporter à Les aliments tirés de la mer), la pollution, l’acidification, les changements climatiques, les dommages à l’habitat et les accessoires de pêche ravagent la vie et les écosystèmes marins. Entre huit et neuf millions de tonnes de plastique se retrouvent dans l’océan à chaque année, l’équivalent d’un gros camion d’ordures plein de plastique à chaque minute. Ce plastique remonte à la surface, est submergé ou jonche le fonds de l’océan où, très souvent, il se désagrège ou encore absorbe des substances toxiques et nuit à la vie aquatique ou tue celle-ci par emmêlement ou ingestion. Bref, nous devons nettoyer nos océans et cesser de les polluer afin que les écosystèmes marins puissent s’assainir.
- Fermer les robinets de la pollution qui coule vers nos eaux côtières, y compris les eaux usées de nos municipalités et les effluents industriels. Les politiques visant à protéger l’environnement interdisent tout nouveau projet de mise en valeur des ressources pétrolières et gazières extracôtières et mettent fin, peu à peu, aux exploitations existantes afin de contrer la menace d’un déversement d’hydrocarbures en milieu marin.
- Réduire sensiblement le recours aux combustibles fossiles (Mission possible) pour éviter l’acidification de nos océans.
- Augmenter les zones de protection marine de 10 à 30 pour cent des eaux territoriales du Canada d’ici l’an 2030.
- Quant aux paquebots de croisière et le rejet des leurs déchets dans les océans, légiférer des normes qui égalent ou surpassent celles de nos voisins côtiers.
- Pour réduire les déchets de plastique des engins de pêche dans lesquels s’emmêlent et meurent les mammifères marins et en atténuer les effets négatifs adopter, d’ici janvier 2021, un programme élargi de responsabilité des producteurs pour toutes les entreprises qui fabriquent ou qui vendent des engins de pêche synthétiques afin de financer la récupération des engins perdus ou abandonnés, communément appelés « filets fantômes » ainsi que la collecte et le recyclage de vieux engins, d’engins endommagés ou d’engins récupérés.
Protéger les espèces et leurs habitats

Plusieurs centaines d’espèces animales et végétales figurent présentement sur les listes fédérale et provinciales des espèces en péril, listes qui s’allongent d’une année à l’autre. La cause habituelle de leur déclin est la destruction de leur habitat en raison de l’activité économique et de l’urbanisation. Il est très rare qu’une espèce soit biffée de la liste. Trop souvent, son statut se détériore malgré qu’elle soit protégée.
- Augmenter le financement accordé aux ministères fédéraux afin de multiplier les plans de rétablissement des espèces en péril tel que le prévoit la loi en imposant des dates d’échéance serrées et en invoquant les pouvoirs d’urgence du gouvernement fédéral pour protéger ces espèces lorsque les gouvernements provinciaux ne le font pas.
- Protéger, au minimum, 30 pour cent des eaux douces, des océans et des terres d’ici l’an 2020.
- Prévoir 100 millions de dollars par année au cours des quatre années à venir pour créer des aires de conservation protégées par les Autochtones et financer la garde de ces terres et de ces eaux par des Autochtones.
- Rétablir la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale que le gouvernement Harper a réduit à sa plus simple expression en 2012 et adopter les recommandations du Comité d’experts indépendants pour l’examen des processus d’évaluation environnementale, mandaté puis ignoré par les Libéraux.
- Augmenter le financement à Parcs Canada afin de veiller à l’intégrité écologique de nos parcs nationaux et, au besoin, pour la restaurer, sans oublier de protéger et d’entretenir nos sites patrimoniaux.
- 18. Smith, Robert et Kieran McDougal. Coûts de la pollution au Canada : Mesurer les répercussions sur les familles, les entreprises et les gouvernements. Institut international du développement durable (juin 2017): Page ix. Voir https://www.iisd.org/sites/default/files/publications/costs-of-pollution-in-canada.pdf. [Consulté le 23 août 2019].
- 19. University of Georgia. “More than 8.3 billion tons of plastics made: Most has now been discarded.” Voir https://news.uga.edu/scientists-calculate-total-amount-of-plastics-ever-produced/.
- 20. Commission européenne. “Plastics can concentrate toxic pollutants, endangering marine ecosystems.” mai 2013. Voir https://ec.europa.eu/environment/integration/research/newsalert/pdf/326na6_en.pdf.